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Les origines du théâtre : Du religieux à la farce

Les origines du théâtre occidental se rattachent aux deux grandes civilisations antiques du berceau méditerranéen : la grecque et la latine.

 

 

Dans le cas du théâtre grec comme celui de l’empire romain, l’ébauche de cet art prend ses racines dans le sacré. Les premières représentations sont destinées à honorer ou distraire les dieux, puis l’évolution mène à des spectacles profanes, parfois fantaisistes.

 

On situe au VIe siècle avant J-C la naissance de la tragédie. Dans le cadre des célébrations religieuses consacrées à Dyonisos, dieu du vin et des arts, ont lieu des concours où chaque auteur doit présenter 4 pièces, 3 tragédies et un drame satyrique. L’un d’eux, Thespis, bouleverse les « dithyrambes » en introduisant un acteur unique, le protagoniste, qui joue tous les rôles et alterne des vers parlés avec les chants du chœur. Eschyle, qui présente « Les Perses » en -472, adjoint un second acteur au narrateur. Sophocle, auteur de « Œdipe roi », fait entrer un 3e personnage.

 

Ainsi, les auteurs grecs majeurs ont chacun enrichi la scénographie, et signé des œuvres magistrales, dont les textes demeurent. Si le destin de l’homme face aux dieux, la vengeance et les épopées mythologiques constituent les thèmes récurrents de la tragédie grecque naissante, la politique prend peu à peu le pas sur le religieux. En -415, Euripide dans « Les Troyennes », ajoute une dimension sociale et critique à sa pièce.

 

Tous les citoyens, y compris les esclaves, peuvent assister aux spectacles qui se déroulent dans des lieux spécifiques, mais adossés au temple, où les gradins épousent les pentes naturelles. Le chœur et les musiciens prennent place sur un cercle de terre battue, l‘orchestra, tandis que les acteurs jouent sur une estrade de bois.

 

Seuls les hommes sont acteurs, y compris pour les rôles féminins. Ils portent des masques et de hautes semelles, leur offrant une silhouette imposante et une voix profonde. Les masques, de bois, de terre ou de cuir, ainsi que les costumes, servent à identifier, de façon réaliste, parfois jusqu’à la caricature, la nature du personnage incarné.

 

Le théâtre romain, honore la filiation de la tragédie grecque, tout en innovant. D’abord dans le lieu : l’amphithéâtre, en demi-cercle, érigé sans renfort naturel et clos par un mur, consacre un lieu destiné au spectacle. Le 1er théâtre en pierre, de Pompée, date de 55 avant J-C. Son origine religieuse est vite oubliée pour privilégier la comédie, dont Plaute et Térence sont les auteurs emblématiques. Le public (le théâtre, comme en Grèce, est ouvert à tous) est friand de fantaisie, d’extravagance, et le décor et les effets de scène sont prioritaires sur le texte.

A Rome, la comédie est interdite aux femmes, mais d’illustres personnages politiques peuvent être conviés sur scène. Les acteurs de « fabula », récit théâtral, de pantomime, spectacle de danse, ou de farces, sont d’authentiques vedettes, riches et adulées. Les costumes, masques et maquillages illustrent le caractère noble ou pitoyable du rôle. Si le décor est unique, les Romains développent des techniques grecques de grues et de trappes pour faire surgir sur scène dieux ou fantômes, à la grande joie des spectateurs. La musique est toujours présente dans le théâtre latin préfigurant sans doute la terre bénie de l’opéra.

 

La condamnation par le christianisme de cet art profane et insolent scelle le sort du théâtre à l’antique et ouvre plusieurs siècles d’ostracisme pour la scène et les comédiens. Ce sont les acteurs de rues qui assurent la relève du spectacle populaire, avant que le siècle des Lumières permette la renaissance du théâtre.

 

Néanmoins, les œuvres antiques ont traversé les siècles, qu’elles soient encore jouées dans le texte d’origine ou comme sources d’inspiration d’auteurs illustres comme Racine, Molière, Anouilh, Sartre, Giraudoux.

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