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Requiem for my Friend : hommage à K. Kieslowski

Zbigniew Preisner a collaboré sur l’ensemble des grands films de Kieslowski en leur donnant, en plus de l’image du maître polonais, cette tonalité musicale si particulière, si prenante.

 

A la mort de son ami Krzysztof Kie?lowski, il publie, en hommage, une œuvre musicale ambitieuse qui était tout d’abord destinée au cinéma. L’histoire de la musique l’associe désormais éternellement à la mémoire du réalisateur.

Un Requiem pour une vie

Cette œuvre profondément émouvante se pose comme une réflexion terrible à la lumière du contexte de création. Cette méditation sur la mort, sur l’espoir, fait partie des thèmes chers à Kieslowski, notamment dans « Trois Couleurs : Bleu » ou dans « La double vie de Véronique ».

Preisner mêle dans ce chef-d’œuvre de musique contemporaine aux accents grandioses du XIXe les traditions musicales religieuses orientale et occidentale. La pénétration spirituelle ressentie à l’écoute de cette œuvre, même pour des laïcs, est profonde, entre tristesse et douceur absolue, entre mort et espoir.

Une voix unique

L’autre signature des musiques de Preisner tient à sa collaboration de long terme avec Elzbieta Towarnicka. Cette cantatrice de l’opéra de Cracovie, soprano au timbre si unique, si profond, réputée dans la Bohème, Didon et Enée, est présente sur l’ensemble de ce Requiem et lui donne une émotion absolue, dégagée par cette voix au timbre reconnaissable parmi toutes les cantatrices actuelles.

Une œuvre de mémoire

Le recueillement rare permis par le « Requiem for my friend » fait de ces 9 parties une œuvre bouleversante. La simplicité des thèmes musicaux mis en avant, l’atmosphère dégagée par les cordes, dans le lento, donne à la musique de Preisner une sincérité totale.

Les émotions y sont spontanées, entières et prennent au cœur. L’orgue sous-tend les violons accordés sur une seule ligne mélodique. L’équilibre de ce Requiem tient également au talent que Preisner a montré pour l’équilibrer. Le Lacrimosa, selon les schémas habituels d’écriture de Preisner est un même motif, une même ligne mélodique reprise en cascade. Le dépit, la tristesse y sont perceptibles.

Le silence marque aussi cette pièce musicale. Il ponctue la musique de ce vide laissé par la mort du réalisateur et confère à la musique du compositeur polonais une vision doloriste de la vie comme peu de musiciens savent la monter.

Zbigniew Preisner a su, pour ce projet jamais abouti pour lequel il avait écrit cette musique, et pour le Requiem offert en hommage à son ami de toujours Kieslowski, transposer plus que des émotions. Il nous donne à entendre des ressentis, des atmosphères que l’on pourrait retrouver chez un autre Polonais tout aussi talentueux : Henryk Miko?aj Górecki avec sa troisième symphonie, symphonie dite « des chants plaintifs ».

La douleur polonaise transparaît si clairement dans ces deux œuvres majeures du XXe siècle qu’elles doivent être écoutées, ressenties, vécues.

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