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Tartini : la Sonate du Diable

La musique est-elle d’inspiration divine ou l’œuvre de Satan ?

Certains morceaux de musique classique nous font douter profondément quant à croire qu’il s’agit de l’œuvre d’un simple mortel. Connaissez-vous Giuseppe Tartini, violoniste et compositeur italien de l’âge baroque italien ? Ce musicien-compositeur d’abord destiné à la carrière ecclésiastique, se vit forcé de prendre refuge dans un monastère suite au mariage clandestin qu’il contracta avec l’une de ses élèves. Pour certain, c’est là qu’une nuit le diable lui rendit visite en songe, mais ce qui reste certain c’est que Tartini a raconté lui-même ce songe à son ami Jérôme Lalande.

La Sonate pour violon en sol mineur, plus connue sous le nom de Sonate des trilles du Diable, ou plus simplement encore Sonate du diable, est ainsi appelée par son auteur même car apparemment d’inspiration diabolique. En effet, Tartini raconte comment une nuit alors qu’il dormait, le diable lui apparut en songe et lui proposa un pacte : son âme contre la renommée et la gloire. Durant son rêve tout semblait apparemment obéir à sa volonté et le diable anticipait sur tous ses désirs. Puis pour lui prouver le vrai de ses dires, le diable s’empara du violon de Tartini et joua avec l’art le plus complet, une sonate d’une telle beauté, si extraordinaire et d’une perfection telle que le compositeur en resta coi. L’habileté avec laquelle il promenait son archet sur le violon était tout simplement surhumaine. Tartini écoutait avec une pieuse attention et demeurait assis et immobile tout à la fois charmé, séduit et effaré par la sonate ; il n’osait respirer de peur d’en perdre une miette. Envahi par des émotions jamais ressenties jusque-là il en eut peu à peu le souffle coupé et cette sensation d’oppression le réveilla.

Tartini s’empara immédiatement de son violon et tenta de rejouer le morceau encore inscrit dans son esprit et son âme. Malheureusement les tentatives furent vaines, et bien que l’auteur considère que cette pièce fut l’une des plus belles qu’il ait composées, lui-même affirme qu’elle demeure bien en deçà de celle que le diable lui avait offerte durant son rêve. Ainsi vit le jour la Sonate du diable, l’un des morceaux les plus fascinants de l’histoire de la musique classique.

Ce morceau est réputé pour être très difficile à exécuter techniquement. Même Mozart père pourtant très bon violoniste affirmaient que ces passages qui consistent à triller sur une corde en exécutant des passages rapides sur une autre corde, nécessitaient une très grande adresse.

Le diable avait-il menti ? Il semblerait bien que non. Tartini fut en effet un auteur-compositeur très prolifique. En effet, il écrivit un nombre considérable de pièces :

  • La Sonate des trilles du diable : fut l’une de ses pièces les plus réussies avec
  • La Sonate Didon abandonné (Didone abandonata).

Mais il écrivit environ :

  • 150 sonates pour violon ;
  • 50 sonates en trio ;
  • 130 concertos de violon ;
  • Beaucoup de compositions religieuses vocales.

Il fit de plus un certain nombre d’ouvrages de théorie musicale comme son traité de la musique.

Diable ou pas, ce rêve peut-être simple fruit d’un sentiment de culpabilité a permis par voie détournée, une véritable ascension à l’un des plus grands violonistes.

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