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L’alimentation, notre première médecine

Depuis l’antiquité santé et alimentation font route ensemble. Mais la notion a sensiblement évolué au point de devenir la nouvelle morale contemporaine à laquelle tout citoyen responsable devrait se plier.

 

Dès le Ve siècle avant J.C., Hippocrate, le père fondateur de la médecine, déclarait déjà que « l’alimentation est notre première médecine ». Il considérait que s’alimenter constituait un moyen préventif et curatif en cas de maladie ; mais la diététique, définie comme le troisième piler de la médecine, était alors basée sur la théorie des humeurs corporelles, le froid, le chaud, le sec et l’humide à compenser par des ingrédients en rapport.

Puis, tout au long des siècles, nourriture et santé se sont inscrits dans un rapport de peur : peur de manquer avec les terribles famines, peur de mourir avec les grandes épidémies dévastatrices dues à la mauvaise conservation des aliments ou à la consommation de certaines denrées qui tuaient (ergot de seigle par exemple, ou plus près de nous, la vache folle). Au XIXe siècle, alors que la cuisine était essentiellement focalisée sur le goût, les contraintes économiques liées à l’industrialisation, ont fait ressurgir l’association alimentation et santé, mais orientée vers un seul but : faire en sorte que les ouvriers soient suffisamment robustes pour pouvoir être pleinement productifs. Cela impliquait, de fait, une différence entre les diverses couches sociales de la population.

L’évolution sociale et scientifique au XXe siècle a permis d’une part que la population puisse manger à sa faim, et, d’autre part, de surtout mieux analyser les produits alimentaires pour en comprendre les bienfaits ou les méfaits sur notre organisme. L’espérance de vie s’est fortement allongée et les relations entre alimentation et pathologies modernes se sont révélées au grand jour.

Aujourd’hui après une période de « débauche » alimentaire où tout était possible, où tout se trouvait en abondance, et à l’heure où les rythmes de vie ont bouleversé tous nos comportements en matière de nutrition, s’élève une nouvelle morale : manger mieux, manger sain pour préserver sa santé.

Et cela ne consiste pas seulement à manger plus ou moins équilibré mais à intégrer d’autres notions comme choisir ses aliments en fonction des saisons, de sa forme physique et psychologique, de son mode de vie, veiller aux modes de cuisson, arrêter la surconsommation de certains aliments au profit d’autres moins connus sans pour autant être dans la frustration.

Avec une vraie prise de conscience et un peu de temps consacré au changement de son alimentation pour s’informer et trouver ce qui lui convient, tout individu peut agir sur sa santé, réduire les graisses et les sucres sources de nombreuses maladies, retrouver un bon sommeil et de l’énergie. Manger bio, augmenter nos rations journalières de fruits et légumes, réduire nos apports en viande et produits laitiers c’est entretenir sa forme, alléger le budget consacré à la nourriture et faire un geste écologique pour la planète.

Il est souvent nécessaire pour aboutir à une transition réussie et changer radicalement d’attitude d’avoir recours à un professionnel, naturopathe, homéopathe, nutritionniste qui saura vous conseiller et vous aider dans votre démarche. Sans devenir vous-même un spécialiste de la question, connaître mieux les aliments et les possibilités offertes de les cuisiner rendra plus aisée la migration de votre alimentation de la quantité vers la qualité.

De nombreux sites et de nombreux ouvrages abordent la question mais là encore, il vaut mieux s’adresser à des professionnels car on peut y trouver du plus sérieux au plus farfelu. Quand au secteur de l’industrie agroalimentaire qui a bien compris tout l’intérêt qu’il pouvait retirer de cette évolution des comportements alimentaires, il s’agit aussi de ne pas se laisser abuser. Désormais certains produits sont labellisés « bon pour la santé » et d’autres ont même été baptisés des alicaments (contraction de aliments et médicaments) sans vraiment que l’on sache discerner le faux du vrai. Ces produits, souvent plus chers que les autres, sont rarement à la hauteur des messages qu’ils véhiculent et restent des produits industriels.

Enfin, ne succombez pas non plus à ce nouveau diktat culpabilisateur qui dit que si on est malade c’est qu’on a eu de mauvais comportements et qui prône la bonne santé comme la nouvelle valeur à adopter sous peine d’être mal jugé. C’est occulter tout un ensemble de facteurs sociaux, économiques, culturels qui sont partie prenante dans notre façon de nous alimenter au quotidien.

Gardons donc juste un peu de bon sens, n’oublions pas que si la moitié de la planète souffre de maladies liées à une nourriture surabondante, l’autre moitié continue de mourir de faim et que, même au sein des pays riches, des inégalités liées au pouvoir d’achat subsistent. Essayons, sans que cela devienne obsessionnel, de penser à la nourriture comme le premier de nos gestes d’attention envers les autres et envers nous-mêmes.

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