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Eric Tabarly : la vie d’un navigateur novateur

Homme sensible et réservé, Eric Tabarly n’aimait pas beaucoup parler. Ces équipiers le savaient, pour apprendre de lui, il leur fallait écouter ses silences. Revenons sur la vie de cet homme qui a marqué les esprits par son savoir-faire et son humanité.

 

Des débuts passionnés mais difficiles

Navigateur français né le 24 juillet 1931 à Nantes, Eric Tabarly découvre la mer sur Annie – le bateau familial – à l’âge de trois ans. Pour comprendre ce qui guidera ses choix de vie, il faut avoir entendu parler du Pen Duick, le voilier acheté par son père en 1938. En 1952, Eric Tabarly rachète le Pen Duick à son père et s’engage dans la Marine nationale pour financer la restauration du bateau : il devient alors pilote dans l’aéronautique. A la fin de la guerre d’Indochine, il est détaché à temps plein de la marine nationale en tant que capitaine de corvette pour voguer sur les mers.

En 1956, les travaux sur le Pen Duick commencent. Il est mis à l’eau en 1959 et le navigateur fera ses premières courses à son bord en 1962 – le Pen Duick sera ensuite désarmé jusqu’en 1983. En 1964, il veut participer à la course Transatlantique en solitaire (Ostar). C’est donc avec l’aide de deux architectes, Gilles et Marc Costantini, qu’il construira le Pen Duick II : un bijou de 13,6 m pour 5,4 tonnes.

 

Des reconnaissances méritées

Le 18 juin 1964, Eric Tabarly remporte la course océanique de l’Ostar et met fin à la domination anglaise. Grâce au succès du navigateur, la France redécouvre la mer et les joies du sport nautique. Charles de Gaulle récompensera Eric Tabarly en le faisant chevalier de la légion d’honneur.

En 1976, il réitère l’exploit de l’Ostar avec Pen Duick VI, un navire originellement conçu pour un équipage de 15 personnes. Cette année sera l’année de la consécration. Il attire les médias et selon un sondage réalisé par L’Equipe, il est considéré comme un des sportifs les plus populaires de France. En 1977, il est sacré Officier de la légion d’Honneur par le Président Valérie Giscard d’Estaing.

Après plusieurs participations à des courses où ses résultats excellent à bord de ses navires, Eric Tabarly établit, en 1980, le record de la traversée de l’Atlantique d’Ouest en Est en multicoque (en 10 jours, 5 heures, 14 min et 20 secondes) avec son bateau Paul Ricard.

 

Une fin tragique

Dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, alors qu’il navigue sur la mer d’Irlande en direction de l’Ecosse, le navigateur est projeté en mer au cours d’une manœuvre de réduction de voilure. Il est alors porté disparu en mer. Son corps sera retrouvé le 20 juillet de la même année par des pêcheurs.

 

La légende Tabarly

Les victoires du navigateur ont permis de faire avancer le développement des activités nautiques en France – il a d’ailleurs été le pionnier dans le développement du multicoque. Ses voiliers, construits de manière novatrice, aussi bien dans l’architecture que dans les technologies utilisées, marquent un réel tournant dans le domaine marin.

Reconnu pour son engagement envers les causes maritimes – il fut Président d’Honneur de l’association l’Hirondelle de la Manche et s’opposa à Jacques Chirac et à son projet de transfert du musée de la Marine – il a été fait Commandant de la légion d’Honneur à titre posthume.

Tout comme Alain Colas en 1978 ou Loïc Caradec en 1986, Eric Tabarly a payé de sa vie le prix de sa passion pour la mer. Il a cependant laissé une trace indéniable dans le monde de la navigation. Respecté par de nombreux navigateurs pour son savoir-faire, son calme et son humilité, il est devenu une véritable légende.

 

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