Poppermost de Pacôme Thiellement

Le sous-titre de cet essai est « Considérations sur la mort de Paul McCartney ».

Quoi ? Macca est mort ? Quand ? Selon un certain Tim Harper, le mercredi 9 novembre 1966 vers 5h du mat’ dans un accident de voiture en compagnie d’une certaine Rita.

Faites la queue comme tout le monde si vous voulez être remboursé de 130 euros que vous a coûté votre place pour le concert de l’imposteur qui est venu à Bercy en décembre dernier.

To the toppermost of the poppermost !

On ne va pas y aller par quatre chemins, Pacôme est un mec frais qui a toujours vu le vinyle de Sergent Peppers trôner comme un prince sur le haut du buffet du salon de chez papa et maman. D’autres avant lui avaient fait de l’album mythique des Beatles le manifeste de la musique pop, mais rares sont ceux qui ont poussé le vice jusqu’à faire une théorie autant documentée sur le sujet.

En 11 chapitres biens sentis, Thiellement développe la thèse selon laquelle la musique pop aurait changé la face du monde et chamboullé tout ce que l’on croyait savoir être à peu prés tangible dans cette jungle du sens qu’est le monde. On part des délires d’un étudiant américain sur la mort de Macca en 66 et sa paranoïa comploteuse autour des supposés indices laissés par les autres membres du groupe dés la sortie de l’album Revolver, pour enchaîner sur Sharon Tate, The Walrus, les Residents et évidemment, la mort de John Lennon.

Mettons de côté toutes les considérations philosophiques complexes et concentrons-nous sur la question suivante : pourquoi lire un bouquin basé sur les théories d’un désaxé qui pense sincèrement que le type qui fait la tournée des stades depuis 40 ans est en réalité un sosie ? Parce que, c’est là que tout devient intéressant ! Qu’est-ce qui est assez fort, assez puissant, assez fascinant pour provoquer chez certains le besoin de rajouter du mythe au mythe ? La musique pop, chers frères ! Et que cela soit bien clair, nous ne sommes pas en train de parler de Lady Gaga.

Pop culture et pop musique

Pacôme s’intéresse aux racines d’un succès qui, largement au-delà de son aspect commercial, nous ramène à cette culture populaire qui donnait un sens à la vie de chacun et que les obscurantismes religieux et politiques ont sacrifié. A travers les mythes, c’est notre imaginaire et notre propre perception du monde qui vivent et s’épanouissent, allant parfois taquiner les pires extrêmes, comme dans les chapitres sur les morts de Sharon Tate et John Lennon, ainsi que dans celui, intelligemment intitulé, Popperworst.

Faites un tour avec le Magical mystery Tour et lisez le bouquin de Pacôme, vous n’écouterez plus les chansons des Beatles de la même façon.