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Citizen Kane, le premier chefd’œuvre du cinéma moderne

En 1941, Orson Welles écrit, réalise, produit et joue dans Citizen Kane, le film le plus innovant de l’histoire du cinéma.

 

Orson Welles et son égo

 

Le 30 octobre 1938 le monde a été attaqué par les martiens. Pour suivre cette attaque en direct, il suffisait de se mettre sur CBS et d’écouter l’émission The mercury theatre in the air présenté par un gamin de 23 ans, Orson Welles. La légende raconte qu’il y aurait eu des scènes d’hystéries collectives à New-York. Welles se contentait juste de lire des passages d’un autre Wells, Herbert-George cette fois, auteur du roman La Guerre des Mondes.

Après avoir fait son intéressant sur les ondes américaines, Welles créé de A à Z son chef-d’œuvre, Citizen Kane. Dans le film il se met largement en avant puisqu’il jouera le magnat de la presse Charles Foster Kane, un personnage énigmatique à l’égo tellement developpé qu’il ne tiendrait pas entre les murs de sa gigantesque propriété, Xanadu. En 1962, Orson tente et réussit l’impossible en adaptant au cinéma le livre de Kafka, Le Procés. Il ne ratera bien-sûr pas l’occasion de se mettre en avant et jouera le rôle de l’avocat / monarque aux côtés d’Anthony Perkins et de Romy Schneider.

Il jouera dans une soixantaine de films et en réalisera une vingtaine.

 

Flashbacks, Rosebud et MacGuffin

 

Charles Foster Kane meurt dans sa grande propriété en laissant échapper un dernier mot avec son ultime soupir, Rosebud. La trame est lancée, un journaliste, Thompson, se met en tête l’idée de trouver la signification de ce mot. C’est ce que Hitchcock appellait le MacGuffin, c’est à dire l’objet autour duquel se construit le scénario, ce qui va motiver les protagonistes à trouver des réponses et le spectateur à rester dans son siège jusqu’au dénouement final. Généralement le MacGuffin est un pretexte et on n’est pas plus avancé à la fin du film quant à sa nature même. Dans Citizen Kane, la fin est une apothéose qui en dit long sur le sens du mot Rosebud, révélant ainsi un peu plus la personnalité de Kane.

Le personnage principal mourrant dés le début, le film sera exclusivement basé sur une trame narrative faite de flashbacks, revenant ainsi sur plusieurs épisodes de la vie du magnat de la presse. Sans en inventer les modalités, Welles révolutionne l’emploi de ce procédé narratif, alors qu’à l ‘époque son utilisation n’était que ponctuelle.

Regardez Citizen Kane et voyez le film le plus moderne de tous les temps. Si vous avez peur d’être déçu, alors voyez La classe américaine de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette qui en reprend les mêmes concepts avec à la place de Orson Welles, John Wayne et au lieu de Rosebud, les mots suivants … Monde de merde.

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