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Marin Marais : baroque et précieux

Disciple de Monsieur de Sainte-Colombe, Marin Marais marque de son empreinte toute la période baroque. Entre ascèse et faste, il construit une carrière remarquable de grâce.

 

Au mois de mai 1656, Marin Marais voit le jour et baigne très vite dans la musique. Il devient enfant de chœur à Saint-Germain-L’auxerrois ; il y rencontre un autre futur grand compositeur baroque : Michel-Richard de Lalande. Il quitte malgré tout Saint-Germain pour rejoindre monsieur de Sainte-Colombe auprès duquel il souhaite se perfectionner à la basse de viole, son enseignement ayant commencé alors qu’il était enfant de chœur.

La légende raconte que Marin Marais aurait été chassé par Sainte-Colombe alors que le jeune apprenti avait à cœur de percer les secrets de son maître en l’écoutant clandestinement. Pour ce faire, il se dissimulait sous la cabane dans laquelle Sainte-Colombe jouait et composait.

Du maître de viole au génie

Marin Marais intègre alors l’académie royale de musique dirigée par Lully. Devenant toujours plus expert à la viole, il s’est très vite marié et sa femme lui donnera, selon les versions, 9 ou 13 enfants. Pour le dernier, Jérôme, Marais composera un « Tombeau pour Marais le Cadet ».

Montant dans les rangs de la Cour, Marais obtient ensuite une charge de « joueur de viole de la musique de chambre » en 1679 dans la musique de Louis XIV. Il sera dans le même temps musicien à l’opéra de Paris.

En 1685, les premières pièces pour viole sont écrites en même temps que des scènes dramatiques, la première étant « l’Idylle », partiellement perdue aujourd’hui. Il compose ensuite « Alcide » en collaboration avec Louis Lully, le fils du directeur de l’académie décédé.

Marais joue à cette période devant tous les puissants de la Cour : le duc de Bourgogne, Madame de Montespan, Madame de Maintenon, Madame de Sévigné, il est alors fort apprécié. Les pièces avec lesquelles il divertissait les membres de la Cour sont collectées dans un recueil en 1692 : « Pièces en trio pour les flûtes, violons et dessus de viole ».

Marais, proche des dieux

1701 : le dauphin tombe gravement malade. Marais est alors appelé pour diriger une cérémonie de guérison : 250 musiciens et chanteurs donnent alors deux motets composés par Marais : « Domine Salvum fac regem » et un autre motet au titre inconnu.

En 1704, il prend la direction de l’orchestre de l’opéra et écrit « Alcyone » qui lui vaudra un très grand succès. Le succès se faisant et se défaisant fort vite en Cour, il connaît de relatifs échecs avec notamment « Sémélé ». Las de sa charge de musicien auprès du Roi, son fils Vincent prend la suite. Marais y jouera cependant jusqu’à la mort de Louis XIV et il jouera finalement, pour lui, sans réellement poursuivre la composition.

Il meurt le 15 août 1728 en laissant une œuvre prolixe, variée et dont la notoriété ne s’est pas aujourd’hui démentie. Elle fut d’ailleurs remise au goût du jour avec « Tous les Matins du Monde », film sombre et austère d’Alain Corneau mettant en scène la vie de Monsieur de Sainte-Colombe.

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