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Supplique pour que les Black Keys ouvrent une blues academy

6 albums studios depuis 2002, un album de covers du grand Junior Kimbrough, une galette solo pour Dan Auerbach et un LP hip-hop blues avec les meilleurs rappeurs du monde.

 

Les Black Keys sont prolifiques, très prolifiques, voire peut-être trop prolifiques ? Le dernier album s’appelle Brother et il est trop beau pour être vrai.

Blues Brothers

Les deux gamins d’Akron dans l’Ohio n’ont pas grandi dans l’idée qu’il fallait du gros matos, des gros studios et des ordinateurs sophistiqués pour faire de la musique qui débouche les oreilles aussi efficacement que le Destop débouche vos éviers. Un son caverneux et des riffs qui donnent l’impression d’être dans le motel le plus crade de l’Alabama : voici, mesdames et messieurs, la recette du succès d’un rock indépendant, lo-fi, qui vous rappelle que le blues est avant tout une musique qui vient de là, qui vient d’en bas.

Lo-fi, ça veut dire qu’on en a marre d’écouter des disques comme Chinese Democracy de Guns and Roses qui coûtent 15 millions de dollars en production. Avec les Black Keys, on revient aux fondamentaux, aux origines du blues de Robert Johnson à John Lee Hooker, en passant par Howlin’ Wolf et bien sûr Junior Kimbrough. Un duo, voilà ce dont on a besoin, rien de plus qu’une guitare et une batterie sur laquelle on peut taper comme un sourd, comme Jack et Meg.

Ça n’empêche pas qu’on finit toujours par s’embourgeoiser… Depuis quelques disques déjà, les deux gars quittent leur cave et commencent à investir des studios pour y enregistrer des disques à plus gros budgets. Le résultat fait mal, on y entend la même chose mais en plus funky.

Funky Brothers

Quand on déserte les sous-sols crades de la cuisine de grand-mère pour les beaux studios de Bon Jovi, on expérimente toujours, mais les champs du possible s’élargissent un tantinet. Voilà ce qui explique que Brothers, le dernier album des Black Keys, sonne à ce point funky. Ce qu’il faut comprendre par funky, c’est qu’on s’éloigne du son blues brut zéro budget des disques précédents. On rajoute quelques instruments et on varie un peu les genres pour souvent flirter avec un style qui se rapprocherait de la soul music que les ados des années 70 aimaient écouter.

Le côté indé lo-fi dont on vous parlait plus haut se reconnaît direct dans les clips des deux premiers extraits de l’album ; « Tighten up » et « Next girl ». Dans le premier titre, un tyrannosaure marionnette chante d’une voix plaintive qu’il voulait l’amour et qu’il en avait besoin, quant au deuxième, le même dinosaure se retrouve dans un jacuzzi avec plein de filles différentes. A t-il trouvé l’amour ? D’une certaine façon on peut dire que oui.

Quoi qu’il en soit, les Keys sonnent toujours aussi blues, même s’ils se sont un peu décomplexés au niveau du porte-monnaie. Qu’importe le matos, pourvu qu’Auerbach et Carney soient derrière.

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