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La mode vestimentaire des ados : un langage à décoder

Le passage est obligé, autant suivre quelques pistes, et tenter de les comprendre…

 

Quel parent ne s’est pas désespéré au moins une fois devant l’accoutrement de son enfant ou offusqué face à ces demandes incessantes d’achats de « fringues » ? Autant que le langage et les loisirs, la façon de s’habiller forge l’expression de cet âge charnière.

Le moindre paradoxe de l’ado n’est pas de souhaiter, en majorité, manifester une appartenance à un groupe, se sentir semblable aux autres, et de vivre en même temps une période de rébellion et d’opposition systématique aux conventions, incarnées d’abord par les parents ? L’âge est important car, plus il grandit plus il s’affirme, le conformisme vestimentaire est donc plus flagrant au collège qu’au lycée.

C’est dans la catégorie des plus jeunes, 11-14 ans, que le phénomène des marques sévit le plus. Les parents se trouvent excédés, dépassés, surtout lorsque ce diktat implique de lourds sacrifices financiers. D’autres abondent au contraire dans leur sens, lorsque la griffe est conçue comme garante de qualité ou expression de leur statut social. Victimes de la société de consommation et du marketing pernicieux, les ados ne le sont qu’à la mesure de leur éducation, premier garde-fou comme une dictature des marques, même si la souplesse et le dialogue sont à privilégier.

C’est aussi parmi eux que la pulsion identitaire se manifeste. On veut ressembler à tel chanteur ou tel mannequin et on adopte ses tenues. Le jeune copie son idole et expose ainsi ses goûts aux autres, façon maladroite de dire qui il est et d’attirer le dialogue avec ceux qui partagent ses penchants. Bien sûr, à cet âge les passions sont aussi absolues qu’éphémères et les fabricants de mode savent qu’il n’y a pas clientèle plus infidèle et versatile que les ados. Ils sont à l’affût de tous leurs emballements, d’autant que leur pouvoir d’achat n’est pas négligeable.

Parmi les grands de plus de 15 ans, l’affirmation passe parfois par l’appartenance à une « tribu » dotée de son code vestimentaire. Et là, plus d’un parent tombe des nues ! La musique, omniprésente dans l’univers des jeunes, a défini de nombreux styles. Rappeur portant baggy et accessoires clinquants, tektonik dont les fans adoptent une excentricité voyante, hip hop aux déchirures provocatrices, « emo », variation soft du gothique privilégiant les habits noirs et moulants. Les « fashion » affichent leur addiction aux stars en portant couleurs flashy et jeans étroits, quand d’autres se rebellent dans une tendance nature, écolo et no logo. Ne vous affolez pas si votre fille tombe dans un look « girly » dégoulinant de rose ou arbore un maquillage maladif qui accentue sa parure total noir. Finalement même les looks les plus rebelles ou spectaculaires, du type gothique, sont porteurs d’un vœu de socialisation dans l’appartenance clanique. Pour se rapprocher de son enfant, la démarche de compréhension de son choix, de sa signification et un intérêt pour ses « attributs » pourrait éviter les blocages.

En plein âge de séduction-conflit, filles et garçons s’entendent au moins sur l’importance primordiale des chaussures dans le look et la basket remporte le trophée toutes catégories des « must » des armoires adolescentes. Si on doit porter UNE marque, c’est la basket qui triomphe. Car n’oublions pas que la mode, en plus des vêtements, ce sont les accessoires. Sacs, casquettes, lunettes, bijoux, ils permettent de signer la tenue, de marquer subtilement sa différence ou de changer sans cesse, dans la frénésie de nouveautés qui accompagne cet âge.

Et dans la mode comme dans la vie, le passage de cet âge tendre et perturbé, laisse des traces persistantes, puisque, sur 10 marques portées par des adultes, sept ont été adoptées durant leur adolescence.

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