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Cosi fan Tutte : Drame à Naples

Dramma Giocoso – drame « joyeux » – en deux actes de Mozart, « Cosi fan Tutte ossia La Scuola degli amanti (K. 588) », fut un succès réel lors de sa création. Mozart, pour l’écrire, se serait inspiré d’un fait réel.

Troisième collaboration entre Lorenzo da Ponte et Mozart, « Cosi fan Tutte » adopte donc un livret en italien. Mozart et da Ponte se retrouvent une dernière fois après « Les Noces de Figaro » et « Don Giovanni » pour répondre à la commande de la Cour de Vienne, pour le Burgtheater, commande passée en 1789. Créée en 1790, cet opéra typiquement mozartien vit cependant ses représentations interrompues par la mort de Joseph II.

Comparable aux pièces de Marivaux, Mozart oscille entre la légèreté et le drame avec des personnages perdant de leur insouciance à mesure que l’opéra progresse. Manipulation, inconstance, farce, des thèmes chers à Mozart, apparaissent dans « Cosi fan Tutte » pour donner au final une vision quelque peu désabusée de l’amour.

L’histoire de Cosi fan Tutte

L’opéra se situe au XVIIIe siècle, à Naples. Don Alfonso, vieillard désabusé et cynique tente de persuader Fernando et Guglielmo que toutes les femmes sont les mêmes et font la même chose (cosi fan tutte). Il en déduit donc que dès que possible, leurs fiancées seront infidèles.

Pour les en persuader, Don Alfonso va les manipuler en leur demandant de jouer un mauvais tour à ces demoiselles : partir au front puis revenir, leur faire croire que les jeunes gens sont à la guerre. Ils en reviennent alors déguisés pour tenter de séduire les deux fiancées…

Les deux jeunes sœurs fiancées ne résisteront guère aux avances des amoureux déguisés, avant d’être confondues lors de leur mariage.

Livret et opéra

Si l’on peut reprocher à l’intrigue sa minceur relative, l’argument étant assez simple voire simpliste, da Ponte a au moins eu le mérite d’écrire un livret très clair et Mozart de composer la musique parfaite en accord avec le texte.

L’a priori de comédie que l’on peut ressentir dans les premières notes enlevées de l’opéra ne fera jamais que préparer le drame sous-jacent. « Cosi fan Tutte » devient alors un drame et les vocalises virtuoses, les violons phénoménaux de Mozart immergent le spectateur dans les chants d’émotions des amants trompés et des fiancées inconstantes.

L’apparence de divertissement galant est une belle illusion musicale et produit au final une musique réellement bouleversante. Les notes de Mozart dévoilent tout des personnages, leur profondeur, leurs tromperies, leurs ruses, leur amour.

 

Le libertinage et la ruse étaient au XVIIIe des thèmes classiques et récurrents ayant donné à la littérature des chefs-d’œuvre tels que Les Liaisons Dangereuses ou Le Barbier de Séville, mais avec « Cosi fan Tutte », Mozart décline cette thématique avec une ingéniosité rarement atteinte en musique. Da Ponte, génial librettiste, l’aide grandement pour faire de cette œuvre de fin de vie un chef-d’œuvre toujours unanimement salué aujourd’hui.

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