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Les Tontons Flingueurs : du caïd à l’homme de la pampa

Attention chef d’œuvre ! La légende a rendu Les Tontons Flingueurs universel. La brochette d’acteur et les dialogues ciselées d’Audiard font mouche.

Georges Lautner signe en 1963 ce film. Adapté d’un roman d’Albert Simonin, Grisbi or not Grisbi, Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Jean Lefebvre et d’autres gueules du cinéma des années 60 fondent un casting de choix.

 

L’Histoire des Tontons

 

Sur son lit de mort, le Mexicain, truand devant l’éternel, fait promettre à son ami d’enfance, Fernand Naudin, de prendre soin de Patricia, sa fille, et de veiller sur l’héritage. Fernand Naudin, retiré des voitures, remarque vite que le Mexicain lègue à sa fille des affaires à l’honnêteté assez particulière. Les vautours rôdent autour du Fernand, parmi lesquels les frères Volfoni. Accompagné de la garde rapprochée du Mexicain, un curieux notaire porté sur les tord-boyaux et le grisbi, un garde du corps à l’esprit de famille, Fernand impose sa loi en distribuant quelques bourre-pif de bon aloi aux frères Volfoni et à leurs sbires. Patricia, amoureuse transie d’un intellectuel germanopratin caricatural, lui réserve quelques surprises à gérer en même temps que les balles sifflent !

 

Humour et dialogue affûtés

 

L’argot de la truanderie créé avec une truculence non dissimulée par Audiard participent à la légende du film. Au sommet de son art, il réussit à transposer ce qui relevait de la gageure : adapter Simonin. Le duo Lautner/Audiard offrait donc au cinéma français une adaptation très libre de l’œuvre au noir devenant œuvre de mots.

Le spectateur oscille entre fous rires à la gnôle qui cogne dur et des scènes devenues anthologiques au Panthéon du cinéma :

  • une cuisine où la fine fleur des porte-flingues se retrouve autour de toasts, ingurgitant des verres d’une mixture alcoolisée douteuse  – la petite histoire veut à ce propos que les acteurs étaient réellement ivres suite à une petite surprise de Lautner – pour disserter sur leurs souvenirs d’anciens combattants d’Indochine…
  • On navigue sur une péniche où l’art linguistique d’Audiard explose sur les notes de la ritournelle de Michel Magne, compositeur de la BO… des balles sifflant dans quelques « pop » décalés des silencieux lors de combats de fantassins…

A chaque instant, un éclat de rire siffle comme fusent les balles de revolvers des frères Volfoni…

Si le film est devenu culte, il n’avait pas pour autant déplacé les foules lors de sa sortie avec seulement 450 000 entrées ; la Nouvelle Vague était alors en vogue, Belmondo ou Jean Seberg étaient privilégiés, et les critiques furent assez assassines à l’égard des Tontons Flingueurs. Les multiples diffusions télévisées font, dorénavant, les beaux jours des grilles d’audimat. A noter enfin qu’une version colorisée a été réalisée, ce qui peut paraître assez regrettable tant ce film a besoin du noir et blanc pour garder la saveur de la cuisine des Tontons.

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